Jusqu’à présent dans ce voyage, les photos parlaient d’elles-mêmes, nous n’avions qu’à y ajouter un soupçon de commentaires pour vous raconter nos petites histoires. Cette fois-ci, nous devons transformer ces petits commentaires en récit afin de vous faire vivre une aventure unique pour laquelle les photos sont fades par rapport à l’intensité du moment vécu.
Plantons le décor ; imaginez un animal de 7 mètres, environ 5 tonnes , très curieux et qui cherche à s’approcher des petits trucs bizarres et colorés qui nagent au-dessus de lui (nous). Il s’agit du bébé baleineau de 1 an. Ensuite, imaginez la mère, plus d’une quinzaine de mètres et estimée à 30 tonnes, il faut savoir que la mère n’est jamais très loin de son petit, et donc de nous. Je rappelle pour ceux qui ont des difficultés d’échelle, que l’homme moyen que je suis approche les 0,08 tonnes du haut de mon petit mètres quatre-vingts et pour des raisons d’éthique, je ne vous dévoilerai pas le poids plume de Caro.
Ensuite, il semblerait qu’il n’existe que deux endroits sur notre petite planète où l’on puisse nager avec ces baleines à bosses et grâce à une chance inouïe, nous sommes sur l’un d’eux (Merci à Laurence Kei qui est la chance inouïe, Jérôme et Arnaud les organisateurs). Nous voilà donc à l’eau, armés de notre masque, tuba et palmes fluorescents.
Voici donc les plongeurs...
"téméraires" pourrait-on dire...
Le baleineau est très curieux, il respire toutes les 5 minutes et ne va pas très profond, à peine 200 mètres. Il ne tourne jamais le dos et préfère se tortiller dans tous les sens pour toujours te garder dans son champ de vision. Franchement, tu ne fais pas le malin quand un œil de la taille d’un pamplemousse te fixe. Ensuite, toujours en se tortillant, il plonge à la verticale, passe sous toi pour t’ausculter à nouveau au passage. Puis sous le baleineau, une forme sombre se dessine dans les profondeurs. Ce qui au début paraît une tâche bleu nuit lointaine se transforme en locomotive noire, que dis-je, en train car on ne devine pas la fin des wagons et le train grossit, grossit, de quoi t’en faire oublier de respirer. Merde, suis-je au mauvais endroit ? Finalement, avec la grâce d’une danseuse (de 30 tonnes svp), très lentement, la mère avance sous le baleineau qui la survole et ils remontent à la surface à quelques mètres de toi pour ainsi respirer. Je ne peux que vous dire que cela procure un sentiment mélange de peur, d’humilité et de respect face à cette nature titanesque et pourtant si délicate.
Pour plus d'information sur les baleines à bosses, je vous invite à suivre le lien wikipédia ICI. Et si vous voulez les voir danser sur les Arctics Monkeys, original, c'est PAR Là.